L’allergie au pollen de Graminées, communément appelée « rhume des foins » , est une affection fréquente : on estime qu’elle atteint environ 10 à 20% de la population européenne.
Le nombre de personnes atteintes est en constante augmentation depuis 25ans. Les graminées sont responsables à elles seules de 60% des allergies respiratoires en France. Les patients allergiques au pollen de graminées présentent une rhinite printanière, récidivante chaque année selon les régions entre mars et septembre, avec des pics autour du mois de juin. Les graminées sont responsables à elles seules de 60% des allergies respiratoires en France.
Les graminées sont des plantes fourragères et céréalières très répandues qui libèrent dans l’air entre avril et septembre un pollen assez petit pour pénétrer facilement dans nos voies respiratoires. Ce pollen est très allergisant déjà naturellement mais l’est encore plus en cas de pollution atmosphérique.
Ces plantes poussent un peu partout sous forme de mauvaises herbes dans les jardins, pelouses mais aussi dans les champs (blé, avoine, seigle).
Dès que les beaux jours reviennent, les patients allergiques sont assaillis d’éternuements en salves, d’écoulement nasal , de nez bouché, de démangeaisons du nez ou du palais. Une atteinte de l’œil est souvent associée : le patient larmoie, se gratte les yeux qui deviennent rouges. C’est la conjonctivite allergique. Si l’allergie n’est pas suffisamment maîtrisée, le tableau peut se compliquer d’un asthme dit « pollinique ». Tous ces symptômes récidivant quasi quotidiennement au fil de la saison pollinique peuvent mettre sérieusement à mal la qualité de vie du patient allergique au pollen, surtout lors des pics de pollen.
Le diagnostic d’allergie au pollen de graminées évoqué devant les symptômes du patient pourra être confirmé par des tests cutanés réalisés chez l’allergologue suivis d’éventuels tests sanguins.
Le traitement est symptomatique pendant la saison afin de soulager au mieux le patient. on associera un antihistaminique , des sprays nasaux anti inflammatoires, des collyres anti histaminiques ou anti inflammatoires à prendre en continu pendant la saison pollinique. Un traitement d’asthme pourra être parfois nécessaire. Il peut arriver d’avoir recours à une corticothérapie en cure courte (inférieure à 1 semaine) en cas d’installation importante de l’inflammation allergique mais on évitera absolument les injections de corticoïdes à libération prolongée, sources de nombreux effets secondaires.
Une fois la saison pollinique terminée, il est temps de penser à préparer la saison suivante.
Si le traitement symptomatique n’est pas satisfaisant, c’est-à-dire non suffisamment efficace ou source d’effets secondaires désagréables type somnolence par exemple, on pourra proposer au patient une désensibilisation au pollen de graminées.
Le principe est de prendre une petite dose régulière d’allergènes de pollen de Graminées, afin d’induire une tolérance et de moins réagir au pollen lors des printemps suivants. Il existe plusieurs formules : en injections sous cutanées qui s’espaceront progressivement jusqu’à devenir mensuelles ; en comprimé ou gouttes par voie sublinguale, à prendre quotidiennement 6 mois par an, de janvier à juin. Dans tous les cas, il s’agit de traitements de fond de longue durée, qui se feront sur 3 à 5 ans.
Dr Isabelle Begon Bagdassarian, membre expert de l’ARCAA