Pour nos jeunes allergiques, leurs parents, leurs médecins l’actualité de la rentrée est le PAI.
Le PAI ou Plan d’Accueil Individualisé définit les adaptations nécessaires qui permettrons aux enfants et adolescents qui nécessitant des soins médicaux pendant leur temps de présence à l’école de poursuivre une scolarité la plus normale possible. Des fiches permettent de savoir quelle est la conduite à tenir en cas d’urgence en fonction du type de pathologie associé. Toutes les pathologies sont concernée par ce dispositif censé faciliter l’inclusion en milieu scolaire.
3 fiches, téléchargeables sur le site Eduscol (1) sont à remplir et à actualiser à chaque rentrée.
La fiche « générale » , commune à toute pathologie reprend les renseignements administratifs et les mesures communes à toutes pathologies. Elle est cosignée par le médecin qui suit l’enfant pour sa pathologie, le chef d’établissement, les infirmiers et médecins scolaires, divers intervenants de la restauration scolaire et des temps périscolaires. Les « fiches spécifiques » et « document de liaison » pour chaque pathologie.
Nos jeunes patients concernés sont les asthmatiques qui doivent avoir impérativement à disposition leur inhalateur de secours et les enfants et adolescents qui souffrent d’allergies alimentaires.
Le site de l’éducation nationale nous rappelle que :
Pour les écoles primaires : la responsabilité de la restauration relève de la commune ou de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Les modes d’organisation varient selon la taille des communes. Le service est généralement assuré par le personnel communal.
Pour les collèges et les lycées : la responsabilité de la restauration scolaire relève respectivement du département et de la région.
Dans certains cas, la gestion est assurée par une société de restauration collective : les repas sont alors préparés dans une cuisine centrale puis livrés.
Focalisons nous sur l’allergie alimentaire
En France, environ 6 % des enfants seraient concernés par l’allergie alimentaire.
EVICTION
Le point clé du traitement de l’allergie alimentaire, est bien sur l’éviction.
Le PAI formalise l’aliment ou la liste des aliments à éviter pour un patient donné et les adaptations à apporter par la restauration scolaire.
Sont précisés entre autres :
la possibilité ou non pour le jeune de consommer des traces de l’aliment concerné mais aussi l’interdiction ou non de certains travaux manuels qui le mettraient potentiellement en contact avec son allergène.
le mode de restauration (partie V de la fiche générale) : l’allergologue réalise une expertise fonction du risque plus ou moins important pour l’enfant d’être en contact avec son allergène.
Dans un monde idéal, le régime exempt d’allergènes serait garanti par le distributeur de restauration.
En cas d’allergène très difficile à éviter, ou bien de l’impossibilité de consommer des traces, nous sommes obligés de préconiser la fourniture d’un panier repas par la famille, avec toutes les contraintes que cela implique telle que la responsabilité d’utiliser un conditionnement adapté à la non rupture de la chaîne du froid (2).
Le plus souvent, c’est une éviction simple après lecture des menus qui est préconisée.
Cette dernière préconisation n’est pas toujours suivie. Nous remontent chaque année, la situation de familles contraintes malgré cela de fournir des paniers repas.
Voire que certains jeunes allergiques sont exclus de la table des enfants sans éviction. Où est donc ici l’inclusion de l’enfant malade ? Nous n’hésitons pas à préconiser aux familles, pour les faits de discrimination, un recours au défenseur des droits (3).
Le dialogue entre les instances de l’allergologie et l’Association des Maires de France est engagé sur le sujet du non-respect des préconisation médicales.
Alors, me direz-vous. On évite les ou les aliments déclencheurs et tout se passe bien.
Mais il n’est pas si facile d’éviter son aliments : parfois non repéré, parfois caché, parfois par contamination croisée (par l’intermédiaire d’un ustensile de cuisine par exemple), les réactions à la cantine existent même quand l’allergène a été repéré.
LA TROUSSE D’URGENCE
C’est pourquoi l’autre point clé du PAI est la fourniture d’une trousse d’urgence accompagnée d’explications claires, bien détaillées sur la fiche « Conduite à tenir en cas d’urgence » (fiche spécifique numéro 2) du site Eduscol. (1)
La conduite à tenir en cas de réaction distingue les réactions graves des réactions modérées. En fonction des constat de l’adulte qui dispense les soins, les consignes vont différer :
LA REACTION MODEREE
Copie de la partie concernée du PAI liste les signes à considérer comme des réactions modérées. et la conduite à tenir : administration d’un antihistaminique et surveillance
LA REACTION GRAVE
Mais les signes peuvent être sévères d’emblée (il s’agit d’une réaction anaphylactique) ou ne pas régresser
Cela conduira, en cas de réaction évocatrice d’une crise d’asthme à l’administration d’un bronchodilatateur inhalé mais aussi du traitement clé de l’anaphylaxie : L’adrénaline en stylo auto injecteur, seul traitement à même de sauver la vie de l’allergique en cas de réaction anaphylactique.
La prescription d’adrénaline est dans la majorité des cas nominative, sur prescription médicale pour un patient à risque d’anaphylaxie (en fonction de l’évaluation du risque, tous les allergiques alimentaires ne doivent pas porter obligatoirement sur eux de l’adrénaline).
VERS UNE ADRENALINE NON NOMINATIVE A L’ECOLE ?
Mais force est de constater que la réaction allergique grave est le plus souvent inaugurale, chez quelqu’un qui n’a jamais présenté d’allergie alimentaire (ou tout autre type d’anaphylaxie, par exemple une piqure d’hyménoptère) avant cela et qu’elle a fréquemment lieu à la cantine ou à l’école.
Un rapport de 2029 établi par la Direction générale de l’enseignement scolaire sur la gestion du risque en milieu scolaire préconise la mise à disposition dans les établissements de stylos d’adrénaline non nominatifs. Ceci est théoriquement le cas depuis fin 2019 dans l’enseignement du second degré, même si pour le moment, moins de 50 % des lycées et collèges en sont équipés.