Des chercheurs canadiens de l’université de la Colombie-Britannique ont exposé, pendant deux heures, 25 adultes en bonne santé à des gaz d’échappement de moteurs diesel et à de l’air filtré à différents moments dans un laboratoire. L’activité cérébrale des 25 participants à l’étude a été mesurée avant et après chaque exposition aux gaz d’échappement à l’aide de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRM). L’équipe a analysé les changements survenus dans le cerveau après une brève exposition. Ils ont observé une « diminution de la connectivité fonctionnelle du cerveau dans de nombreuses régions du réseau cérébral ». Ces changements dans le cerveau étaient temporaires et la connectivité est revenue à la normale à la fin de l’exposition.
Selon les chercheurs, les changements constatés pourraient « altérer la réflexion des personnes ou leur capacité à travailler ». Ils ont aussi identifié une « réduction des performances cognitives ainsi que des symptômes de dépression ». De plus, « les effets pourraient être durables lorsque l’exposition est continue » indique Chris Carlsten, co-auteur de l’étude.
« L’exposition à la pollution atmosphérique liée au trafic routier est déjà connue pour causer des dégâts sur la santé, en particulier respiratoire et cardiovasculaire », rappellent les auteurs de l’étude, mais « les fondements neurobiologiques de cette exposition étaient encore peu connus ».
Malgré la baisse tendancielle conséquente de ces dernières années des niveaux de fond du dioxyde d’azote (moins 30 % sur 10 ans dans l’agglomération parisienne) et des particules PM10 (moins 35 % dans l’agglomération parisienne), les valeurs limites à proximité de grands axes routiers sont toujours dépassées. En outre, la quasi-totalité des Franciliens, pour le dioxyde d’azote et les particules PM2,5, et les deux-tiers des Franciliens, pour les particules PM10, sont exposés à un air qui ne respecte pas les nouvelles recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé.
Les polluants d’origine automobile se concentrent à l’intérieur des véhicules. La médiane des valeurs mesurées dans l’habitacle au cours d’un trajet d’une heure, aux heures de pointe, est de 150 µg/m3 pour le dioxyde d’azote, de 40 µg/m3 pour les PM2,5 et de 7,3 µg/m3 pour le benzène). Les niveaux de pollution dépendent de la fréquentation de l’axe routier emprunté. Ainsi, les concentrations de dioxyde d’azote sont deux fois plus élevées à l’intérieur d’un véhicule circulant sur le boulevard périphérique que sur un boulevard parisien (Exposition des Parisiens aux polluants atmosphériques au cours de leurs déplacements. Pollution Atmosphérique N°215 – Juillet – Septembre 2012).
Le fabricant de GPS Tom Tom a établi un classement des villes de France les plus embouteillées. Indétrônable, Paris enregistre 39 % d’embouteillages sur les routes en 2019. Le record absolu remonte à l’épisode neigeux de 2018, le 6 février, quant 739 km de bouchons avaient été observés. Marseille (34%), Bordeaux (32%), Grenoble et Nice (31%), Lyon (30%), Toulon et Toulouse (29%), Strasbourg (28%) et Nantes (27%) sont dans le Top 10 des villes françaises les plus embouteillées.
Coincés dans les bouchons, fenêtres du véhicule fermées, les polluants pénètrent dans l’habitacle par l’entrée d’air du système de ventilation au ras du sol. Le réflexe est donc d’ouvrir les fenêtres et de s’assurer que le filtre à air du véhicule est en bon état…