New Delhi a ordonné le 13 novembre dernier la fermeture des écoles pour une semaine et envisageait d’instaurer un confinement pour protéger la population d’un nuage de pollution. Le ministre en chef de la capitale indienne, Arvind Kerjriwal, a déclaré « À partir de lundi, les écoles seront fermées pour que les enfants n’aient pas à respirer de l’air pollué ». Peuplée de 20 millions d’habitants, New Delhi est une des villes les plus polluées au monde en raison de ses usines, de son trafic et des feux agricoles allumés chaque hiver.
Les niveaux de particules PM 2,5 – les plus petites et les plus nocives, qui peuvent pénétrer dans la circulation sanguine – ont dépassé 300 sur l’indice de qualité de l’air. C’est 20 fois la limite maximale quotidienne recommandée par l’Organisation mondiale de la santé. « Les hôpitaux ont signalé une forte augmentation du nombre de patients se plaignant de difficultés respiratoires, a rapporté le quotidien Times of India. « Nous recevons 12 à 14 patients par jour aux urgences, principalement la nuit, lorsque les symptômes provoquent des troubles du sommeil et de la panique » a déclaré au journal le docteur Suranjit Chatterjee des hôpitaux Apollo.
La cour suprême a suggéré d’imposer un confinement pour lutter contre la détérioration de la qualité de l’air. « Sinon comment allons-nous vivre ? » a déclaré le juge en chef N.V. Ramana. « Un confinement pour cause de pollution n’a jamais eu lieu auparavant. Ce sera une mesure extrême » soulignait M. Kerjriwal qui devait examiner cette proposition avec son gouvernement après avoir consulté les parties prenantes.
Les travaux de construction ont été à l’arrêt durant quatre jours pour cesser les émissions polluantes depuis des sites en plein air. Les fonctionnaires ont télétravaillé, et les entreprises privées ont été invitées à le faire autant que possible. Le Bureau central de contrôle de la pollution a demandé aux habitants de « limiter les activités de plein air » et a conseillé aux autorités gouvernementales de se préparer « à la mise en œuvre de mesures d’urgence ». Il a indiqué que « la mauvaise qualité de l’air persisterait à cause devents faibles et de conditions calmes pendant la nuit ».
Le gouvernement de New Delhi s’est engagé depuis des années à assainir l’air de la ville. Néanmoins, l’incinération des déchets agricoles dans les États voisins de New Delhi s’est poursuivie malgré une interdiction de la Cour suprême. Des dizaines de milliers d’agriculteurs autour de la capitale brûlent leurs chaumes – ou résidus de culture – au début de chaque hiver, en nettoyant les champs des rizières récemment récoltées pour faire place au blé. Selon les données du gouvernement, le nombre d’incendies agricoles de cette saison a été le plus élevé de ces quatre dernières années. Au début de cette année, le gouvernement de New Delhi a inauguré son premier purificateur d’air géant contenant 40 ventilateurs qui pompent 1 000 mètres cubes d’air par seconde à travers des filtres. Cette installation, d’une valeur de 2 millions de dollars, réduit de moitié la qualité de particules nocives dans l’air, mais uniquement dans un rayon d’un kilomètre carré, selon les ingénieurs.