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L'ingrédient du mois

Ingrédients alimentaires et cosmétiques : quoi de neuf Docteur ?

publié le 13/11/2019 | par Jean-François Fontaine

Qu’il s’agisse d’allergie alimentaire ou d’allergie cosmétique il y a toujours une première fois … et une première description dans la littérature scientifique. Les publications concernant des allergies nouvelles ou rares sont intéressantes à plus d’un titre, parce qu’elles orientent parfois vers la responsabilité d’un allergène méconnu

Qu’il s’agisse d’allergie alimentaire ou d’allergie cosmétique il y a toujours une première fois … et une première description dans la littérature scientifique. Les publications concernant des allergies nouvelles ou rares sont intéressantes à plus d’un titre, parce qu’elles orientent parfois vers la responsabilité d’un allergène méconnu dans la survenue de manifestations cliniques jusqu’alors inexpliquées, ou qu’elles témoignent de l’émergence d’un allergène d’utilisation récente et/ou croissante. Deux exemples récents parmi d’autres peuvent être cités.

Le premier concerne le bachukiol, dérivé terpénique présent dans plusieurs plantes, essentiellement Psoralea corylifolia, auquel on prête des activités anti-âge et anti-acnéique. A la faveur de l’engouement pour les produits d’origine naturelle il entre depuis peu dans la composition de certains produits dermo-cosmétiques, qui peuvent être étiquetés « hypoallergéniques », et un premier cas d’allergie de contact vient d’être décrit [1].

Le second exemple implique le colorant bleu patenté V (E131), connu comme responsable de manifestations allergiques après injection pour repérage des ganglions sentinelles dans les cancers. Largement utilisé par ailleurs dans les produits pharmaceutiques et cosmétiques et dans l’industrie alimentaire, il n’avait pas été jugé responsable d’allergie immédiate par ingestion jusqu’ici. Un cas récent d’urticaire après injection de bleu patenté V chez une patiente souffrant d’un cancer du sein, qui avait présenté antérieurement une urticaire et un rash cutané d’apparition rapide après prise de deux spécialités pharmaceutiques contenant ce colorant, montre néanmoins qu’une allergie par ingestion peut être observée [2] et pose la question d’une possible sensibilisation par voie digestive.

Faudra-t-il un jour voir rouge face aux aliments bleus ? La veille bibliographique relative aux ingrédients alimentaires et cosmétiques se poursuit sur Eassafe.

[1] Malinauskiene L, et al. Bakuchiol – A new allergen in cosmetics. Contact Dermatitis 2019; 80: 391–393.

[2] Jand’heure A, et al. A case of immediate hypersensitivity reaction after an oral administration of patent blue dye. Contact Dermatitis 2019; 1–3. https://doi.org/10.1111/cod.13402

Jean-François Fontaine
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