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L’allergie oculaire

publié le 31/01/2012 | par arcaa

L’allergie oculaire est à l’origine des conjonctivites allergiques (aux acariens, aux pollens de graminées ou arbres, poils et squames d’animaux, moisissures …), 5 à 15 % selon des études des patients consultent pour des manifestations oculaires, essentiellement des conjonctivites.

L’allergie est une réaction de défense de l’organisme face à un agent allergénique (substance nocive seulement pour certains patients dits allergique).

Un allergique est un patient qui réagit de façon particulière et excessive à la substance à laquelle il est sensible.

L’allergie oculaire est à l’origine des conjonctivites allergiques (aux acariens, aux pollens de graminées ou arbres, poils et squames d’animaux, moisissures …), 5 à 15 % selon des études des patients consultent pour des manifestations oculaires, essentiellement des conjonctivites.

Les allergies oculaires sont cependant sous-diagnostiquées et sous-traitées.
Chez ces patients, on identifie fréquemment des antécédents allergiques (tels que rhinites, asthme, ou eczéma) qui indiquent la présence d’un terrain allergique.
Ces patients sont appelés « patients atopiques «

Habituellement, les conjonctivites allergiques sont bénignes mais elles peuvent se compliquer d’atteinte de la cornée.
Il est donc important :

• De consulter tout d’abord un médecin et ou un ophtalmologiste pour orienter le diagnostic.

• De confirmer ce diagnostic et d’identifier les allergènes éventuellement en cause par des tests spécifiques ou des dosages immunologiques (prise de sang), évaluations des IgE (anticorps) dans les larmes.

C’est pourquoi la coopération entre le médecin traitant, l’ophtalmologiste et l’allergologue est souvent indispensable.

Il existe plusieurs formes de conjonctivites dont la plus fréquente est la conjonctivite aiguë saisonnière (plus fréquemment rencontrée au printemps et due aux pollens).

QUELS SONT LES SIGNES DE LA CONJONCTIVITE ALLERGIQUE ?

En général bilatérale, la conjonctivite allergique survient plus volontiers de façon saisonnière au printemps (pollens) ou en automne (acariens, poils d’animaux : chats, chiens, rongeurs…) selon l’allergène en cause, accompagnant souvent une rhinite (éternuements, écoulement nasal, nez bouché), parfois un asthme, de la toux voire de l’eczéma.

Ces conjonctivites allergiques entrainent :

• Des démangeaisons (sensations de sable dans les yeux) et des picotements oculaires.
• Une rougeur oculaire.
• Un larmoiement plus ou moins abondant.
• Assez souvent un œdème du « blanc de l’œil » et un gonflement des paupières.
• Des anomalies sous la paupière (visibles en la retournant)

Attention : toute impression de baisse de la vision, de flou visuel, de brouillard d’un ou des deux yeux, et/ou la survenue d’une douleur oculaire vraie (qui peut être déclenchée par la lumière) nécessitent une consultation rapide chez l’ophtalmologiste (ceci pouvant être le début d’une complication oculaire).

QUE FAIRE EN CAS DE SUSPICION D’UNE ‘CONJONCTIVITE ALLERGIQUE’ ?

Avant tout, consulter un médecin

Il va pouvoir :

Identifier tout d’abord votre terrain allergique et vos antécédents, orienter le diagnostic et le confirmer dans un certain nombre de cas par des examens complémentaires appropriés ou vous diriger vers un spécialiste.

Des conseils spécifiques feront aussi partie de la prise en charge médicale.

Une consultation d’ophtalmologie permettra :

• De préciser le diagnostique par un examen approfondi de l’œil.

• De rechercher les éventuelles complications oculaires

• D’orienter vers un spécialiste allergologue en vue de pratiquer certains tests et d’aider à une prise en charge plus spécifique dans certains cas, en fonction d’un éventuel allergène en cause.

QUELS CONSEILS PRATIQUES ?

•    Éviter de se frotter les yeux.

•    Se laver les yeux fréquemment avec du sérum physiologique (intérêt des uni doses sans conservateur)

A ce propos :
•    Ne pas garder le flacon ouvert plus de 15 jours en général et jeter les uni doses immédiatement après utilisation

•    Éviter toute utilisation de collyre sur initiative personnelle (notamment tout collyre à base de cortisone)

•    Éviter donc, tout autre collyre ou produit, sans avis médical.

RECOMMANDATIONS D’ORDRE MÉDICAL

Éviction de l’allergène :

•    Pour les ‘acariens de poussières de maison» prendre des mesures concernant la literie et l’environnement intérieur de la maison.

•    Intérêt d’une utilisation à titre préventif d’un collyre antiallergique (avant l’apparition des symptômes saisonniers s’ils sont prévisibles)

•    Dans certains cas une désensibilisation pourra vous être conseillée (traitement de longue durée,) à condition que l’allergène en cause soit identifié et que l’éviction soit impossible (Par exemple pour les pollens : éviter tout contact est souvent irréaliste).

•    La désensibilisation se fait le plus souvent actuellement par voie sublinguale (quelques gouttes sous la langue).

Elle est efficace et très bien tolérée.
•    Les effets secondaires sont minimes et réversibles.

LES AUTRES FORMES DE CONJONCTIVITE ALLERGIQUE ?

Il existe schématiquement deux autres formes de conjonctivite :

•    Une plus présente tout au long de l’année et souvent majorée par une sécheresse des yeux (conjonctivite allergique perannuelle)

•    Une due aux contacts avec certains cosmétiques ou collyres (allergies de contact, dont certains eczémas des paupières).

LA CONJONCTIVITE DE L’ENFANT

•    Il s’agit le plus souvent d’une conjonctivite allergique due aux pollens telle qu’évoquée plus haut.

•    Plus spécifique à l’enfant et heureusement exceptionnelle, la kérato-conjonctivite vernale justifie des mesures spéciales compte tenu de son retentissement majeur sur la vision.

POUR LES PORTEURS DE LENTILLES

•    La conjonctivite liée aux lentilles se rencontre plus fréquemment chez les porteurs de lentilles souples.

•    Elle est essentiellement favorisée par la mauvaise hygiène des lentilles (dépôts sur les lentilles), d’où la nécessité de soins méticuleux pour leur pose et dépose.

•    En outre, le respect de la durée d’utilisation des lentilles est fondamental

•    Ce type d’allergie nécessite la suppression temporaire et/ou définitive des lentilles.

CONCLUSION

Pour conclure, les conjonctivites allergiques bénéficient en général d’une évolution favorable.

Lorsque les manifestations cliniques se répètent, ou évoluent vers la chronicité, il est recommandé de consulter un ophtalmologiste qui orientera éventuellement le patient vers un allergologue.

Le risque possible de complications doit nécessiter :

•    Obligatoirement une consultation médicale.
•    Une prise en charge et un suivi adaptés.

La coopération entre ces deux spécialités est fondamentale.

Pour optimiser cette prise en charge, le Groupe Allergo-Ophtalmo (GOA), sous le parrainage de la Société Française d’Allergologie et la Société Française d’Ophtalmologie, a entrepris la rédaction du Consensus Interdisciplinaire  Formalisé sur l’Allergie Conjonctivale  (CIFAC)

Dr Farid Marmouz
Conseiller du GOA
Médecin Expert ARCAA

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