Alors que nous sommes aujourd’hui « covid-centrés » sur la vaccination et la circulation des variants du virus, le masque et les gestes barrières, les modalités du confinement, les mesures de restriction des déplacements et la fermeture de la majorité des lieux publics, le changement climatique semblait être au second plan. Et pourtant…
Selon deux-tiers des personnes interrogées dans 50 pays, lors d’un sondage inédit réalisé par l’Organisation des Nations unies et publié le 27 janvier 2021, le changement climatique est « une urgence mondiale ». Cette enquête a permis de recueillir l’avis de 1,22 million de personnes réparties dans 50 pays du monde, de l’Australie aux Etats-Unis, de l’Afrique du Sud à la Russie, de l’Argentine aux Philippines, de l’Egypte à la Turquie, dont 550 000 de moins de 18 ans et des pays comme l’Irak ou le Pakistan.
« Dans nombreux de ces pays, il n’y a jamais eu à ce jour d’enquête d’opinion publique de cette ampleur portant sur le changement climatique » souligne le PNUD (le programme des Nations Unies pour le développement). Il en ressort que « 64 % des personnes pensent que le changement climatique est une urgence mondiale », selon le communiqué du PNUD qui a travaillé avec l’université d’Oxford. « L’inquiétude concernant le changement climatique est bien plus répandue que ce que nous savions auparavant » indique Stephen Fischer, sociologue à l’Université d’Oxford, à l’Agence France Presse. « Et la grande majorité de ceux qui admettent l’urgence climatique veulent une réponse urgente et globale », ajoute-t-il.
Environ 80 % des Britanniques, Italiens et Japonais se montrent inquiets, une proportion qui tombe aux deux-tiers dans des pays comme les Etats-Unis, la Russie, le Vietnam et le Brésil. En France, en Allemagne, en Afrique du sud et au Canada, plus des trois quarts des personnes interrogées parlent d’« urgence mondiale ». En termes d’âge, les jeunes sont plus enclins à voir le changement climatique comme une urgence, suivis de près par les 36 – 59 ans. Parmi les personnes de plus de 60 ans, l’inquiétude est moindre. La proportion de femmes s’inquiétant du changement climatique est supérieur celle des hommes (de 4 % en moyenne parmi les 50 pays).
Pour 54 % des personnes interrogées, la solution la plus populaire pour lutter contre le réchauffement climatique est de protéger les forêts et les habitats naturels, suivie par le développement des énergies renouvelables, des techniques d’agriculture plus vertueuses pour le climat et investir plus dans une économie « verte ». Seules 30 % sont pour un régime alimentaire sans viande.
Et nous, que pouvons-nous faire au quotidien ! Par exemple, « varier nos modes de déplacement, arrêter d’utiliser du jetable et moins manger de viande », seraient peut-être des actes de résistance au changement climatique. La crise sanitaire du Covid-19 que nous traversons devrait être un déclic pour notre génération.