L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) considère que la qualité de l’air intérieur est mauvaise lorsqu’il contient une à plusieurs substances de cette liste: formaldéhyde, benzène, trichloréthylène, tétra- chloréthylène, particules fines, acide cyanhydrique. Nous l’avons vu, les sources de cette pollution peuvent provenir des produits chimiques contenus dans les matériaux de construction, le mobilier, mais aussi des acariens, des champignons, des moisissures, du tabac, des cosmétiques, etc. Les muqueuses nasales, oculaires, bronchiques se trouvent en contact avec ces éléments présents dans l’air que nous respirons. Leur présence simultanée potentialise l’inflammation de nos muqueuses. Celles-ci deviennent alors beaucoup plus réceptives à toute agression extérieure : virus, bactéries, et bien entendu allergènes, par exemple les acariens ou les animaux.
Pour la collectivité, l’addition liée à la pollution domestique est lourde. Au plan sanitaire, elle entraîne de nombreuses pathologies, parmi lesquelles cancers du poumon, de la plèvre, et l’asthme qui touche 3,5 mil- lions de personnes. L’ANSES évalue les pertes humainesà vingt mille décès par an en France. Dans le monde, l’OMS situait à 4,3 millions de décès annuels les pertes liées à la pollution domestique, contre 3,7 millions attribués à la pollution atmosphérique.
Au plan financier, on estime que le coût global – traitements médicaux, perte de productivité des salariés victimes et coût pour les finances publiques en termes de recherche et de remboursement – se situe autour de 20 milliards d’euros annuels. Les responsables politiques en ont pris conscience, semble-t-il. Le plan gouvernemental sur la qualité de l’air intérieur d’octobre 2013 prévoit des actions à court, moyen et long terme afin d’améliorer la qualité de l’air dans les espaces clos.
Ecrit par le Dr Isabelle Bossé.