Le 21e siècle marque une évolution nette de la santé et de la médecine avec un virage numérique qui semble accélérer de plus en plus.
Ainsi, le DMP – dossier médical partagé – qui avait connu échec sur échec depuis sa création en 2005, a pu avoir une ultime chance en janvier 2022 avec la mise en place de Mon Espace Santé.
Deux ans après, que peut-on remarquer ?
Il faut déjà noter que c’est la stratégie du “opt out” qui a été choisi, les comptes des français ont été créés automatiquement sauf refus de leur part. Ainsi plus de 65 millions de comptes étaient comptabilisés en 2023.
Les logiciels ont évolué pour déposer automatiquement les comptes rendus dans les espaces des patients, avec 12 millions de documents transmis par mois fin 2023, soit cinq fois plus que l’année précédente.
La délégation du Numérique en Santé a publié le 5 février son bilan :
82% des Français déclarent connaître Mon Espace Santé, 50% l’avoir déjà utilisé et 35% avoir activé leur profil. Ceux qui ne l’ont pas fait n’en voit pas l’intérêt (29%) ou n’en ont pas le temps (26%). Ce sont les plus âgés qui l’utilisent le plus, avec une parité homme-femme.
Lorsqu’on compare ces données avec les statistiques de l’assurance maladie, en fait seulement 15% ont réellement activé leur profil, avec 350 000 utilisateurs par semaine.
Il y a donc du progrès à espérer dans les années à venir.
De façon générale, 90% des Français ont déjà eu recours à au moins un outil / service numérique de santé. Les trois quarts font confiance à MES concernant la sécurité des datas mais en parallèle les trois quarts sont également inquiets d’un potentiel usage commercial de leurs données personnelles de santé ou d’un hacking.
Les patients font confiance à leur médecin, 57% des non-utilisateurs seraient prêts à créer un compte si leur médecin leur demandait. On voit ainsi que les soignants ont un rôle crucial à jouer dans le futur du numérique en santé : se former soi-même, inciter les patients à utiliser les bons outils tout en luttant contre les fakes news qui pullulent sur le net et en gardant un esprit critique, ce que n’aura jamais ChatGPT (tout du moins pas tout de suite…)