Des millions de Français voyagent à l’étranger chaque année, dont 40 % hors de l’Europe. Un tiers des touristes choisissent l’Afrique, l’Amérique ou l’Asie, et la proportion de voyageurs malades varient de 15 à 64 % selon les destinations. Parmi eux, figurent des patients allergiques. Pour éviter des ennuis, l’association de recherche clinique en allergologie et en asthmologie (ARCAA) vous dit tout ce qu’il faut savoir avant de s’embarquer et après le retour.
Voyager implique de changements d’environnement et de mode de vie et donc, un contact possible avec de nouveaux allergènes respiratoires, cutanés ou alimentaires ou un contact avec des allergènes auxquels le patient est déjà sensibilisé mais hors saison et à des concentrations plus importantes. Le voyageur peut être également exposé à des sensibilités croisées.
De ce fait, le risque d’avoir un accident allergique est plus élevé lors des voyages, et sa gravité peut être augmentée en cas d’isolement.
Les risques allergiques au cours du transport aérien
Environ 5 % des voyageurs qui prennent l’avion souffrent de maladies chroniques dont l’asthme. Les urgences respiratoires sont la 3ème cause d’incidents graves en vol, en raison des changements de la qualité de l’air (présence de contaminants ou d’allergènes), de la ventilation, des changements de pression et de la climatisation, stress… autant de facteurs qui peuvent nuire aux patients ayant un asthme allergique.
Cependant, les voyages en avion ne présentent généralement pas de risque chez les asthmatiques bien contrôlés, parce que l’air des cabines est filtré et contient peu d’impuretés. De plus, l’air respiré dans les cabines est peu humide (peu propice aux acariens) et ne contient pas de pollens.
Pour bénéficier d’un air le plus pur possible, il est conseillé de se placer en avant de l’avion (le système de pressurisation injecte l’air à l’avant et la vanne de décharge est située à l’arrière).
Cependant, le stress lié au voyage aérien peut, chez certains patients, être un facteur déclenchant de crise d’asthme.
En pratique, et par mesure de précaution, un voyage en avion est contre-indiqué juste après une crise d’asthme sévère ou si la maladie n’est pas bien contrôlée. Il est conseillé de garder les traitements en cabine : le bronchodilatateur d’action rapide doit être à portée de main en cas de crise ; les aérosols-doseurs ne peuvent pas être entreposés en soute car ils se vident à cause de la dépressurisation. Il est donc impératif d’avoir son ordonnance sur soi pour pouvoir justifier de la présence de l’aérosol avec soi dans la cabine.
Les transports aériens représentent un risque important car aucune compagnie n’assure des repas sans allergènes. Cependant, il existe peu de données dans ce domaine, en partie parce que les accidents allergiques sont souvent gérés par les patients sans être déclarés au personnel de cabine et les évacuations en urgence sont exceptionnelles. Les allergènes les plus fréquents sont l’arachide (73 %), les fruits à coque (8 %) et les graines (sésame 4,5 %).
En pratique, il est conseillé aux personnes ayant une allergie alimentaire de se renseigner avant le départ sur les médicaments nécessaires en cas de réaction et si la compagnie a un protocole d’intervention en cas de réaction sévère. Pendant le vol, il convient d’éviter de manger dans l’avion ou d’apporter un panier repas, surtout dans les longs courriers. Tout patient doit en outre garder la trousse d’urgence en cabine : antihistaminique, corticoïdes per os, bronchodilatateur, deux kits d’adrénaline auto-injectable (avec attestation médicale en anglais). Enfin, il est recommandé d’informer le personnel de bord et surtout d’avertir à la moindre réaction.
Ils sont représentés essentiellement par :
Les pollens de graminées sont la plus grande cause de pollinose dans de nombreuses régions du monde et représentent 20 % de la végétation de la planète. Ce sont les éléments dominant des prairies, steppes et savanes et il existe 10 000 espèces, dont plus de 400 en Europe
Il existe une réactivité croisée importante entre les espèces d’Europe et celles d’Amérique du nord, alors que les réactions croisées entre les graminées des zones tropicales et celles des zones tempérées est faible.
Les allergies aux pollens surviennent à des périodes différentes selon le lieu de séjour : elles sont inversées dans l’hémisphère sud et décalées dans d’autres régions. Ainsi, la pollinose aux graminées apparaît en mars dans les pays du Maghreb, en juillet dans les pays nordiques.
Les principaux pollens allergisants dans le monde
Les insectes sont trouvés partout dans le monde avec une concentration particulière dans les régions tropicales. Ils peuvent transmettre des agents pathogènes divers et être à l’origine de réactions allergiques locales ou générales pouvant être sévères. Une allergie peut se manifester également par contact (insectes urticants) ou par inhalation (moucherons, par exemple).
Ils constituent, pour les personnes allergiques, des sources potentielles d’accidents pouvant être graves lors des déplacements à l’étranger, soit par ingestion d’un allergène masqué (en particulier d’arachide), soit par des aliments inconnus. D’autres aliments comme les poissons peuvent être allergisants.
Les conditions météorologiques différentes de celles habituellement ressenties peuvent déséquilibrer un asthme : orages et rafales de vent qui transportent des allergènes, régions désertiques (vent chargé de sable) ou encore pollution de l’air.
Pendant les voyages, la présence de certains animaux marins lors des baignades (méduses, oursins, cônes…), les morsures d’animaux venimeux, les allergies au soleil et la prise de médicaments photosensibilisants lors de l’exposition au soleil, les vaccinations (en cas d’allergie à l’œuf ou certaines gélatines, en informer son médecin avant de se faire vacciner), le contact avec des animaux.
Consulter son médecin traitant en amont du voyage
Pour tout patient allergique, il est important de consulter son médecin généraliste afin qu’il définisse le cadre des mesures préventives à prendre avant, pendant et après le voyage. Il saura vous orienter vers une consultation spécialisée chez l’allergologue si besoin et vous aidera à bien préparer le voyage en fonction de vos particularités allergiques.
Le médecin pourra ainsi adapter vos prescriptions habituelles s’il le juge nécessaire. Par exemple, renforcement du traitement de fond d’un asthme si nécessaire et médicaments de la crise ou encore trousse d’urgence du choc anaphylactique avec certificat médical expliquant la nécessité d’une seringue et d’aiguilles au-delà des frontières.
Il vous donnera des conseils concernant l’alimentation, en particulier lorsque vous serez confronté à des aliments inconnus (ils sont habituellement déconseillés en cas d’allergie alimentaire notamment).
Si votre médecin vous prescrit un kit d’urgence, prenez-le dans votre bagage à main et gardez-le toujours près de vous.
N’oubliez pas, par prudence, de vous munir d’une ordonnance en DCI (nom générique du médicament) en anglais en en français, ainsi que d’un certificat médical si votre médecin le juge nécessaire.
D’autres mesures vous seront proposées selon votre cas (housses anti-acariens, éviter le contact avec des animaux, vous méfier de certains produits comme colles ou solvants, par exemple).
Il est également important de souscrire à une assurance voyage multirisques avec rapatriement sanitaire.
N’hésitez pas à consulter votre médecin au retour du voyage si vous avez eu un ou des problèmes d’allergie pendant le voyage et/ou le séjour, en cas de fièvre, manifestations cutanées, prurit, diarrhée, toux ou autre anomalie survenant après le retour. Ces mesures dans leur ensemble vous permettront d’éviter au maximum tout risque et de profiter pleinement de votre voyage.
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