L’Anses vient de dresser un état des connaissances sur l’impact sanitaire des pollens et moisissures allergisants de l’air ambiant sur la population générale des départements et régions d’outre-mer : la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion et Mayotte. Alors que, par rapport à la France hexagonale, les cas de rhinite allergique sont plus nombreux à la Réunion et en Guadeloupe et que le nombre de personnes asthmatiques, la morbidité et la mortalité liées à l’asthme sont plus élevés en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion, il n’existe dans ces départements et régions d’outre-mer aucun dispositif pérenne de mesures dans l’air ambiant de ces agents biologiques, ni d’état de la sensibilisation de la population aux pollens et moisissures caractéristiques de l’outre-mer. Il n’est donc pas possible d’établir un lien entre ces pathologies et l’exposition aux pollens et moisissures, ni de déterminer l’influence des conditions météorologiques ou de la pollution atmosphérique sur la production des pollens, le développement des moisissures et leur dispersion dans l’air ambiant de ces départements et régions d’outre-mer.
Face à ces constats, l’Anses recommande d’établir un inventaire précis des espèces présentes en outre-mer et d’évaluer l’exposition de la population, en implantant des capteurs de mesure, en priorité dans les zones à forte densité de population comme le milieu urbain. L’agence recommande également d’améliorer les connaissances sur l’état de santé de la population potentiellement exposée aux pollens et moisissures et d’évaluer l’influence des conditions météorologiques et du changement climatique ou de la pollution atmosphérique. L’Agence préconise de limiter la plantation des végétaux déjà connus comme allergisants en France hexagonale ou dans d’autres pays.
Enfin, l’Agence recommande de mettre en place des actions d’information, comme celles proposées dans l’avis du Haut conseil de la santé publique du 28 avril 2016, pour la population générale et les professionnels de santé et pour les personnes allergiques aux pollens (avis relatif à l’information et aux recommandations à diffuser en vue de prévenir les risques sanitaires liés aux pollens allergisants).
Voici de nouveaux challenges pour les autorités sanitaires, les professionnels de santé et autres acteurs professionnels concernés et la population d’outre-mer !
Docteur Fabien Squinazi – Président du collège d’experts SEIQA