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Asthme et exercice physique

publié le 29/09/2014 | par arcaa

Asthme et pratique du sport ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Dans la majorité des cas la pratique du sport est recommandée chez les personnes asthmatiques. Mais chez certains patients, l’effort physique peut déclencher des crises, voire révéler un asthme. L’ARCAA (Association de recherche clinique en allergologie et en asthmologie) vous dit ce qu’il faut savoir sur la pratique du sport des asthmatiques et sur l’asthme à l’exercice.

La pratique du sport est recommandée chez l’asthmatique. Toutefois, celui-ci peut dans certains cas déclencher des crises, voire dans certains cas créer même un asthme.

Il est donc utile de pouvoir répondre à certaines questions :

  1. Comment l’exercice ou le sport peuvent déclencher une crise chez l’asthmatique ?
  2. Tous les sports sont-ils, avec la même fréquence,  capables de déclencher une crise chez l’asthmatique ?
  3. Comment faire le diagnostic d’un asthme à l’exercice aussi appelé asthme d’effort ?
  4. Quelles précautions prendre pour réduire le risque d’asthme à l’exercice ?
  5. Que penser  du sport intensif ou de compétition ?
  6. Les bienfaits d’un sport adapté chez l’allergique.

Mécanisme de l’asthme à l’exercice

Tout exercice amène une hyperventilation. Cette hyperventilation est agressive pour les bronches d’un asthmatique, surtout lorsque l’air est froid et sec. Il déshydrate les bronches et déclenche la sécrétion de médiateurs engendrant un bronchospasme (constriction des bronches), voire une hypersécrétion bronchique. Si de plus l’air est contaminé par la pollution atmosphérique ou par des substances allergisantes (allergènes) auxquelles l’asthmatique est sensibilisé, l’agression sera d’autant plus violente.

Tous les sportifs sont-ils « égaux » dans leur pouvoir à déclencher une crise d’asthme ?

Les sports « d’endurance » comme la course à pied, le ski de fond, le cyclisme, l’athlétisme, le football, le hockey, le basket sont les sports les plus « asthmogènes ».

En revanche, l’équitation est peu asthmogène, sauf si l’on est allergique au cheval bien sûr ou à d’autres allergènes présents dans l’environnement équestre comme pollens, moisissures, certains acariens.

La natation est un des sports les plus recommandés car il y a peu d’hyperventilation et l’air est chaud et humide. Attention toutefois aux piscines « chlorées » car le chlore se transforme en chloramine, substance irritante pour les bronches. Les normes maximales tolérées dans les piscines en France sont plus élevées que dans d’autres pays de l’Union Européenne.

La plongée en revanche est un sport qui peut être contre-indiqué en cas d’asthme non contrôlé. En cas de plongée avec bouteille, il ne faut pas descendre au-delà de 10 mètres afin de pouvoir remonter sans palier en cas de besoin. Dans tous les cas il faudra consulter un pneumologue ou un médecin du sport de la FFESS (Fédération française d’études et de sport sous-marins) pour obtenir une autorisation de plongée.

Le diagnostic d’asthme à l’exercice

Les données cliniques, l’exploration fonctionnelle respiratoire, une réversibilité du bronchospasme par des bronchodilatateurs, un test « réaliste » d’exercice et dans certains cas des tests d’hyperventilation permettent dans la plupart des cas de faire le diagnostic d’asthme à l’exercice.

Il sera utile également de faire un bilan allergologique pour savoir s’il existe des allergènes à éviter en cas de sport (par exemple, cheval, acariens, pollens…).

Précautions à prendre

Le premier conseil est de réaliser un échauffement progressif qui permettra de diminuer l’hyperventilation au cours du plein exercice.

Apprendre à inspirer par le nez permettra aussi de réchauffer et d’humidifier l’air afin de le rendre moins agressif pour les bronches.

Avoir quand c’est nécessaire un traitement de fond adapté pour avoir un asthme contrôlé totalement est indispensable. En cas de rhinite, celle-ci également doit être traitée.

Enfin, à titre préventif l’utilisation de béta stimulant de courte durée d’action (Ventoline par exemple) avant l’effort, éventuellement en cours d’effort, permettent d’éviter la crise. Un autre traitement (anti-leucotriène, Montelukast) peut être indiqué en traitement de fond dans certains cas.

Que penser du sport intensif ou de compétition ?

Les études sur les sportifs de haut niveau ont montré une grande fréquence de l’asthme, surtout dans les sports d’endurance ou ceux pratiqués lorsqu’il fait froid.

Ainsi, la fréquence de l’asthme peut atteindre une moyenne de 15 à 20 % chez les sportifs de très haut niveau, voire jusqu’à plus de 50 % chez les skieurs de fond. Cela est dû à une agression par atteinte des bronches par l’hyperventilation engendrée par des efforts intenses, prolongés et répétés quasi quotidiennement à l’entrainement.

Les bienfaits d’un sport adapté chez l’asthmatique

S’il est vrai que la pratique d’un sport d’endurance de très haut niveau peut être dommageable pour les bronches, il est également vrai que la pratique régulière d’un sport en prenant toutes les précautions prévues et décrites ci-dessus est excellente pour un asthmatique.

Le sport permet de mieux contrôler sa respiration, d’améliorer sa qualité de vie, d’être plus endurant à l’effort, de « dédramatiser » son handicap, d’éviter l’exclusion sociale, en particulier pour l’enfant.

Dr Françoise Leprince

Pour en savoir plus Sport & Asthme

 

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