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Christmas cookies

publié le 11/12/2022 | par François Lavaud

Voici venues les fêtes de fin d’année et avec elles toutes les friandises, pâtisseries, confiseries et chocolats qui vont la joie des petits et des grands. Et voici la liste des ingrédients nécessaires à la confection de savoureux petits gâteaux de Noël aux amandes : pour 46 gâteaux environ 160 g de beurre ramolli, 160 g de sucre, 2 œufs entier et un œuf pour dorer, 13 g de cannelle, 130 g d’amandes hachées, 330 g de farine, 1 zeste de citron, ½ sachet de sucre vanillé, ½ sachet de levure chimique, 1 pincée de sel. Entre les œufs et les amandes on remarquera que le risque d’allergie alimentaire n’est pas négligeable.

Mais est-ce une réalité et les périodes de fêtes sont-elles une période de plus grande fréquence des allergies alimentaires ?  Cette question est intéressante mais n’a pas été souvent abordée. C’est le mérite d’une équipe canadienne d’avoir évalué le risque de réactions anaphylactiques à la consommation d’arachide et de fruits à coque à Halloween, Pâques, et autres fêtes sur 1390 observations pédiatriques provenant de 4 provinces (1).

Les enfants à la base de cette étude avaient tous des symptômes d’anaphylaxie alimentaire bien documentée survenant lors de la consommation d’arachide ou de fruits à coque ayant nécessité leur admission en service d’urgence (SAU) entre 2011 et 2020. La moyenne d’âge était de 5,4 ans avec 864 garçons (62,2%) et 526 filles (37,8%). Parmi eux 16,6% étaient asthmatiques, l’allergie à l’arachide était connue chez 529 (38,1%) d’entre eux, l’allergie aux fruits à coque chez 242 (17,4%).

Les résultats montrent des variations significatives des admissions en SAU pour anaphylaxie alimentaire à des fruits à coque non identifiés ou à l’arachide à Halloween et aux fêtes de Pâques (risques relatifs respectifs IRR 1,66 Intervalle de confiance IC  95% 1,13-2,43; IRR  1,71 IC 1,21-2,42 ; IRR 1,86 IC 1,12-3,11 ; IRR 1,57 IC 0,94- 2,63). En revanche le risque n’était pas plus élevé à Noël, Diwali, Nouvel-an chinois et Aït par rapport au reste de l’année. Par ailleurs les admissions étaient plus fréquentes chez les enfants de plus de 6 ans.

Pour les auteurs les différences observées sur le risque allergique entre ces différentes fêtes sont d’ordre culturel. A Halloween et à Pâques les enfants récoltent des friandises auprès de tiers ignorant leur état allergique (des bonbons ou un sort ! chasse aux œufs) alors que les autres fêtes sont plus familiales, les confiseries et gâteaux étant donnés par les parents ou des amis proches au courant de l’état allergique de l’enfant. Les confiseries et les gâteaux déconditionnés de leur emballage et distribués individuellement perdent la trace des ingrédients et de la présence d’allergènes à déclaration obligatoire. Enfin le risque est plus élevé chez les enfants de plus de 6 ans probablement parce qu’ils sont plus autonomes et échappent à la surveillance parentale.

Restons vigilants pour nos petits allergiques mais apportons-leur les petites douceurs qu’ils attendent et auxquelles ils ont droit dans cette période festive.

Joyeux Noël et très bonnes fêtes de fin d’année.

1-Leung M. et al. Risk of peanut-and tree-nut- induced anaphylaxis during Halloween, Easter and other cultural holidays in canadian children. CMAJ 2020 September 21;192:E1084-92. doi: 10.1503/cmaj.200034.

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