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Et si on portait un masque un peu plus souvent ?

publié le 07/06/2022 | par Fabien Squinazi

« Le mercredi 28 janvier 2009, le directeur général de la santé, Didier Houssin, a fait sensation en arrivant masqué dans l’amphithéâtre de l’Académie de médecine. Les académiciens ont souri. C’est vrai que cela faisait un drôle d’effet de voir ce haut représentant du ministère de la santé arborer un masque chirurgical blanc immaculé qu’il avait pris soin d’attacher derrière sa tête, d’ajuster à la racine du nez et sous le menton. Tout au long de son intervention, impossible de quitter des yeux les ondulations du tissu qui venait se coller sur son nez à chaque inspiration. Quant à lui, il était très à l’aise…

Ainsi, même grippé, Didier Houssin également délégué interministériel à la lutte contre la grippe aviaire, travaille, honore ses engagements et protège son entourage. « Si je n’applique pas nos recommandations, qui le fera ? » s’interroge-t-il, à juste titre. Porter un masque, c’est faire de la prévention pour éviter que d’autres personnes ne tombent malades.

Un masque permet de limiter la transmission aérienne des agents infectieux respiratoires. Mais en 2009, on a du mal à s’y faire. « On n’est pas des Japonais !» Voir quelqu’un porter un masque de protection fait, au choix, ou sourire ou peur. On se moque de l’excès d’hygiénisme tout en s’inquiétant de la contamination. 

En 2009, on avait du mal à s’imaginer chez soi, au bureau ou dans le métro avec un tissu blanc qui nous aurait mangé la moitié du visage, nous aurait estampillé comme « malade » et qui aurait effrayé les passants et les enfants. M. Houssin a fait œuvre de pédagogie. Il n’a pas seulement fait passer un message de prévention. Il a sous-entendu qu’un syndrome grippal n’oblige pas forcément à rester dans son lit ». (d’après Chronique « Vie moderne » de Sandrine Blanchard, Le Monde du jeudi 5 février 2009). 

Lors de la crise pandémique Covid-19 et après quelques péripéties autour du port du masque, tout le monde a compris que porter un masque en tissu ou un masque chirurgical, permettait de se protéger mutuellement en limitant les émissions de gouttelettes chargées de virus dans les espaces clos (établissements recevant du public, moyens de transport) ou à l’extérieur en cas de forte densité humaine. Même si le port du masque était devenu incontournable, certains avaient toujours autant de mal à s’y faire… On peut rappeler que le port du masque fait partie des sept mesures barrières de la doctrine sanitaire du Haut conseil de la santé publique (HCSP). Aujourd’hui, le masque est recommandé pour les personnes les plus fragiles, mais aussi dans les transports en commun et obligatoire dans les milieux de soins.

Le 28 avril 2016, le HCSP, dans un avis relatif à l’information et aux recommandations à diffuser en vue de prévenir les risques sanitaires liés aux pollens allergisants, a recommandé aux personnes allergiques le port de lunettes de protection et de masque au cours d’activités extérieures qui entraînent une surexposition aux pollens (tonte du gazon, entretien du jardin, activités sportives, etc.). Il recommandait d’être encore plus attentif à ces recommandations en cas de pics de pollution atmosphérique.

Comme l’habitude a été prise et que cela ne gêne plus personne, pourquoi ne pas porter un masque un peu plus souvent, dans des occasions où il faut se protéger des agressions extérieures, surtout si on est fragile, et aussi protéger les autres de ses propres gouttelettes infectieuses. Par exemple, en cas d’infection respiratoire mais aussi pour les personnes allergiques, quand les pollens diffusent dans l’air. 

C’est à chacun d’entre nous d’évaluer les risques et de faire de la prévention, pour nous-mêmes et pour les autres…

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