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Hyménoptère

publié le 13/06/2023 | par Delphine Prince

Même si la pollinisation a été précoce et qu’elle continue sur tout le territoire, c’est un autre sujet d’actualité ici que nous allons aborder.

Le vrai temps estival, celui où la tablée familiale a migré vers le jardin ou le parc, celui où tant le travailleur harassé ou que le lambineur indolent s’étendent à l’extérieur, leur verre de grenadine à portée de main est enfin arrivé. Celui aussi où les plus courageux portent leurs foulées dans la nature. Sous le chant des oiseaux ou leur morceau favori dans les oreilles.

Quand soudain. Bzz… Un bourdonnement se fait entendre. 

Qu’est que cette masse volante et rayée qui me fonce dessus ? Vais je me faire piquer ?

L’allergie au venin d’ hyménoptères, guêpes, abeilles,  bourdons, frelons est comme tous le types d’allergie en constante augmentation depuis les dernières décennies. 

Les piqures d’hyménoptères peuvent être pourvoyeuses de réactions allergiques mortelles. En France, on compte une quinzaine de décès par an suite aux piqures d’hyménoptères.

La réaction allergique survient dans les minutes qui suivent la piqure 

L’allergologue a pour habitude de classer les réactions par degrés de sévérité, des plus bénigne, aux plus sévères et à agir en conséquences. 

1° Les réactions bénignes à modérées

Vous avez ressenti une douleur au point de piqure et vous constatez une rougeur, voire un petit gonflement : pas de panique, c’est une réaction normale. Il est recommandé de nettoyer le point de piqure afin d’éviter l’infection.

Réaction locale étendue: On évoque une possible allergie à partir du moment où apparait un placard de plus de 10 cm. Là non plus, rien de grave. Vous pouvez consulter un médecin qui vous prescrira de quoi apaiser la démangeaison et l’œdème. 

Réaction cutanée loco régionale ou généralisée : la réaction tout en ne restant que cutanée peut s’étendre et occasionner une urticaire  étendue, voire généralisée ou un angioœdème (gonflement local parfois impressionnant qui n’est pas toujours un signe de gravité, en particulier au visage).

Il n’y a pas d’indication à une désensibilisation pour une réaction locale.

Mais vigilance tout de même. En fonction de vos facteurs de risques, un avis allergologique est requis.

L’allergologue évaluera votre risque de réaction sévère et se méfiera particulièrement :

Si la réaction cutanée  a été d’emblée généralisée et a occasionné un angioœdème

Si les réactions ont tendance à devenir de plus en plus étendues au fur et à mesure des repiqures. 

Si vous êtes fortement exposé (apiculteur et sa famille, profession ou loisirs extérieurs, en particulier dans la nature…) 

Si une anomalie du système immunitaire telle qu’une mastocytose est diagnostiquée.

Si d’une manière générale, votre état de santé est considéré comme fragile

De l’adrénaline pourra vous être prescrite dans ces situations et l’indication au bilan et à la désensibilisation sera étudiée au cas par cas.

2° Les réactions sévères appelées réactions anaphylactiques

Est à considérer d’emblée comme sévère toute réaction entrainant des signes autres que cutanés.

Sa survenue dans un contexte de piqure doit conduire à un appel immédiat du 15. Si vous êtes muni d’adrénaline, l’injection doit être réalisée immédiatement.

Peuvent être touchées

Les voies respiratoires  avec une gène pour respirer, qui peut conduire à l’arrêt respiratoire

L’œdème de Quincke avec une sensation de gonflement dans la gorge, une voix qui change, une difficulté pour avaler, 

La crise d’asthme : gêne respiratoire avec sifflements

La sphère digestive : nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales.

A l’extrême, surviennent un malaise, une perte de connaissance brutale

Au stade du choc anaphylactique , le TA chute brutalement et le poul n’est plus perceptible. Cela peut conduire à l’arrêt cardiaque.

Après toute réaction anaphylactique un stylo d’adrénaline devra vous être prescrit dès votre sortie des urgences et sa manipulation devra vous être expliquée, à vous-même et à votre entourage.

Ces stylos se conservent à température ambiante, dans leur emballage d’origine. Il est recommandé, en cas de forte de chaleur de les placer dans une pochette isotherme ou une pochette auto réfrigérante.

Un délai de 6 semaines est requis avant la réalisation des tests cutanés.

Identification de l’insecte piqueur

Guêpe ? abeille ? frelon ? bourdon ? Pas facile de s’y retrouver.

Si vous êtes amenés à consulter l’allergologue, la détermination précise de l’insecte piqueur lui sera d’une grande aide pour orienter le bilan.

L’insecte a-t-il laissé son dard ? – Lieu géographique de la piqure ? (guêpe commune rencontrée plutôt au nord et guêpe poliste, dans le sud)

Le RAV (réseau d’allergovigilance) édite une fiche d’aide à la reconnaissance des différents hyménoptères

https://www.allergyvigilance.org/index.php?option=com_content&view=article&id=2147:aide-au-diagnostic-hymenopteres&catid=82:rav-public-informations-actualites&Itemid=491

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