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L’ambroisie à feuilles d’armoise, le fléau des dieux

publié le 12/09/2022 | par Delphine Prince

Après la pollinisation des arbres à la fin de l’hiver et au début du printemps, puis à celle des graminées qui persiste plusieurs mois, place aux herbacées.

Les herbacées sont des plantes vivaces, non ligneuses, c’est-à-dire  aux tiges souples. Plusieurs d’entre elles ont un potentiel allergisant.

Loin de la pollinisation massive des arbre et des graminées, la plupart des herbacés allergisantes telles la pariétaire, l’armoise sont responsables d’un risque d’allergie parfois fort mais limité dans le temps.

Sauf l’une d’entre elles, importune vedette de la fin de l’été et du début de l’automne.

J’ai nommé l’ambroisie à feuilles d’armoise ou Ambrosia Artemiisifolia,  de la famille des astéracées, ou composées.

Le terme d’ambroisie se réfère dans la mythologie grecque au nectar, source d’immortalité, dont s’oignent et s’abreuvent les divinités. Mais point de tout cela ici.

Histoire de l’ambroisie en France

Plante importée du Nouveau Monde vers l’Europe dans la seconde moitié du 19 eme siècle, probablement avec des semences de légumineuses, puis véhiculée par le matériel américain durant le 1 er guerre mondiale, elle prospère en France depuis 1870. 

Retrouvée initialement, au pourtour de la vallée du Rhône, elle envahit dès 1920 le région Rhône Alpes tout entière jusqu’à toucher maintenant plus de la moitié du territoire, de la moitié sud de la France. La dispersion  des graines se fait là aussi par les activités humaines, engin agricoles et de travaux public mais aussi par les cours d’eaux et les animaux. 

Elle aime les sol nus, laissés en friches et ses graines, résistantes à la sécheresse peuvent survivre plusieurs années dans le sol, dans l’attente de conditions favorables tels qu’un labour ou des chantiers d’aménagement. Les gels précoces qui stoppaient autrefois sa dissémination dans les régions les plus septentrionales tendent à disparaitre ce qui favorise la remontée des plants vers le nord. Quelques plans sont retrouvés maintenant dans le région Grand Est même si le risque pollinique n’y est pour le moment pas majeur.

Pollinisation et symptômes

Plante annuelle pouvant atteindre 1m80, elle est très envahissante et elle se développe le long des routes, des cours d’eaux, sur les champs et prairies, sur les terrains non entretenus y compris dans nos jardins. Une fois les graines germées, la colonisation des terrains est très rapide.

Son pollen, au fort potentiel allergisants (il suffit de quelques grains par m3 d’air pour initier une allergie) mesure en moyenne 25 micromètres. La période de pollinisation s’étend de début de début août à fin octobre.

En pénétrant dans les voies respiratoires et au contact des yeux et de la peau, le pollen d’ambroisie induit les signes habituels de pollinose, rhinite, asthme et conjonctivite. Il peut aussi être responsable de l’aggravation d’un eczéma voire d’urticaire.

Le nombre de nos concitoyens souffrant d’allergie à l’ambroisie est estimé à entre 1 et 3 millions de personnes, principalement en Auvergne Rhône Alpes et dans les régions alentours.

Que faire contre ce fléau ?

Suivons les conseils du livret « végétation en ville » édité par le RNSA (https://www.vegetation-en-ville.org/ ) et du site de l’observatoire des ambroisies « Ambroisie infos » (https://ambroisie-risque.info/reglementation/)

Premier commandement : L’empêcher de pousser :  L’ambroisie n‘aime pas la concurrence : Planter des espèces concurrentes ou recouvrir le sol de paillis sont de bonnes stratégies. 

Second commandement : Observer et Arracher : dès que vous apercevez des plans d’ambroisie, que ce soit dans votre jardin ou en promenade, arrachez les à la main, c’est l’idéal. Il est nécessaire d’agir précocement, avant la floraison de la plante et donc avant toute émission de pollen.

Troisième commandement : Signaler : en particulier si les zones d’infestations sont trop importantes pour l’éradication par vous seules petites mains

En région Rhône Alpes au réseau STOP ambroisie : https://ambroisie-risque.info/reglementation/, piloté par l’Agence Régionale de Santé (ARS).

Au réseau Atmo de votre région ou à l’Agence Régionale de Santé de votre région. 

Je vous souhaite à tous une heureuse rentrée.

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