La surprise, l’incrédulité, le manque d’anticipation (masques, gel, lits de réanimation, organisation du système etc..) étaient compréhensibles en mars, puisque nous ignorions tout de cette nouvelle épidémie qui nous est littéralement « tombée sur la tête » du jour au lendemain. L’opacité de la communication chinoise ne nous ayant pas aidé dans cette prise de conscience.
Mais on aurait pu espérer avoir appris de cette « première vague ».
Le corps médical a appris : il n’a cessé de marteler que les gestes barrière étaient, en l’absence de vaccin, la seule manière de freiner la circulation du virus, que les rassemblements en intérieur étaient des lieux à risques etc.
Les chercheurs ont aussi appris à mieux connaître les caractéristiques du virus, ces éléments échappent à la population, car trop techniques, mais ces connaissances nous seront précieuses.
Et enfin les médecins de terrain ont appris à mieux identifier les malades, à mieux les traiter, à modifier la prise en charge en réanimation etc…
Donc OUI nous avons appris et progressé.
Et les autorités sanitaires ? il aurait été attendu qu’elles aussi apprennent, reconnaissent leurs erreurs, et anticipent « la deuxième vague ».
Et bien pas vraiment : il y a des masques, mais les gants chirurgicaux sont déjà en tension, la création de lits de réanimation est toujours au stade de théorie et de toutes façons il n’y a pas assez de personnel qualifié pour s’en occuper. La stratégie des tests a été une catastrophe, notons quand même que comme c’était « open bar », sans aucun filtre médical en amont, les laboratoires ont été débordés par la demande et que cela coûtait environ 270 millions d’euros par mois à la collectivité, pour des résultats en terme d’efficience tout à fait modestes.
Donc nous voici mi-octobre, avec une augmentation de tous les indicateurs, des soignants au bout du rouleau, et le spectre de mesures drastiques.
Pourquoi ne pas avoir cette fois anticipé tout cela, il n’y a aucune justification , car cette fois on savait.