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Point de vue du Président du collège interdisciplinaire SEIQA

Le télétravail, un outil de lutte contre la pollution et le changement climatique ?

publié le 07/12/2020 | par Fabien Squinazi

Apparu il y a déjà plusieurs années, le télétravail qui consiste à travailler chez soi, a été remis au goût du jour avec la crise sanitaire du Covid-19 et fortement encouragé par les pouvoirs publics en ces périodes de confinement généralisé de la population. Peu répandu en France, utilisé pendant les jours de grève ou en accord avec l’employeur, il présenterait de nombreux avantages pour le salarié, pour l’entreprise mais aussi pour notre environnement.

En effet, dans l’hexagone, plus de trois-quarts des personnes (70%) utilisent la voiture pour se rendre au travail selon l’Insee. Elles feraient en moyenne environ 30 kilomètres par jour. Or, le secteur des transports est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre. Rester chez soi pour travailler au lieu de compiler des allers-retours domicile-bureau est donc vu comme une solution pour réduire ses émissions de CO2. Le site d’informations CNews cite l’exemple du groupe français Somfy basé à Cluses en Haute-Savoie, où près de 38% des salariés sont en télétravail au moins deux jours par semaine. La société estime que les 4 785 jours effectués en télétravail en 2018 ont permis aux employés d’éviter de parcourir 170 000 kilomètres, ce qui représenterait une trentaine de tonnes de carbone en moins dans l’atmosphère.

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), publiée au Journal Officiel du 18 août 2015, ainsi que les plans d’action qui l’accompagnent, visent à permettre à la France de contribuer plus efficacement à la lutte contre le dérèglement climatique et à la préservation de l’environnement, ainsi que de renforcer son indépendance énergétique tout en offrant à ses entreprises et ses citoyens l’accès à l’énergie à un coût compétitif. La LTECV encourage les entreprises de plus de 100 salariés à appliquer le télétravail. Ces dernières ont par ailleurs l’obligation, depuis le 1er janvier 2018, de mettre en place des plans de mobilité (PDM) par l’incitation au covoiturage, la mise en place d’un service d’autopartage, l’encouragement à l’utilisation des transports publics, l’aide pour l’achat d’un vélo, la création d’un service de navettes, l’aménagement des horaires de travail, le télétravail, etc. Pour le moment, la loi n’est pas réellement respectée, seules 16 000 entreprises ont mis en place un tel plan.
Quant aux arrêts maladie, une enquête menée par le commissariat à l’égalité des territoires, indique que les personnes qui travaillent occasionnellement chez elles sont moins malades ; elles auraient jusqu’à cinq jours et demi d’arrêt-maladie en moins d’un an. Leur productivité augmenterait de 22% alors qu’elles dorment en moyenne 45 minutes en plus.

Si le télétravail semble être favorable à l’environnement, il faut sûrement nuancer les résultats observés, les personnes en télétravail pouvant prendre leur voiture pour d’autres circonstances. Par ailleurs, la solitude et la distance entre les collaborateurs d’une entreprise pèsent sur le bien-être et la santé et nuisent au travail d’équipe. Nous avons toujours besoin de contacts humains, ce que l’épidémie de Covid-19 ne nous a pas toujours permis.

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