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Les allergies de l’été : le soleil, la mer et autres bagatelles

publié le 07/06/2021 | par Delphine Prince

Après des mois de confinement, voici venu le temps des vacances. Et la pollinisation qui continue n’est pas l’unique ennemie des allergiques. Si les pollens sont en nombre moindre sur la plage, mais encore bien présents à la campagne, d’autres fléaux guettent nos patients allergiques.

LE SOLEIL

Les vacances de Noémie et de ses amis ont bien débuté. Les voici enfin installés au bord de l’eau, loin de la pollution des villes, prêts à se gorger du soleil tant attendu.

Après 2 jours de vacances, Noémie voit de petits boutons surélevés et qui grattent et l’empêchent de bien dormir apparaitre sur le dos et les cuisses. Le lendemain matin elle consulte un médecin qui diagnostique une lucite estivale bénigne, forme particulière d’allergie au soleil.

Il existe plusieurs types d’éruptions cutanées causées ou favorisées par le soleil

La lucite est une éruption à type de petites papules prurigineuses (boutons rouges qui grattent) qui apparaissent environ 48 heures après le début de l’exposition, en particulier lors des expositions intenses sur des zones qui n’avaient pas été exposées précédemment. Théoriquement, elle disparait après quelques jours, la peau s’étant en quelque sorte « habituée » au soleil. Mais chez nombre de patients, les lésions persistent durant tout l’été et chez d’autres, elles apparaissent pour des expositions moins intenses. Les effets peuvent être atténués par l’exposition solaire progressive et par l’application d’une crème solaire protectrice à la fois contre les UVB (les rayonnements qui occasionnent les coups de soleil) et contre les UVA (qui sont les responsables de la lucite).

La photo allergie est une réaction allergique (mettant en jeu le système immunitaire) semblable à l’eczéma de contact. Là aussi, la survenue des réactions est décalée de 48 heures après le début de l’exposition. Certaines substances s’accumulent dans la peau et, transformées par le rayonnement solaire elles deviennent allergisantes.
Les substances en question peuvent être

  • Soit apportées par le voie générale : c’est le cas pour de nombreux médicaments ingérés : certaines familles d’antibiotiques ou d’antiinfectieux, d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, de médicaments à visée cardio-vasculaire…
  • Soit contenues dans des produits appliqués sur la peau : sans être exhaustifs, citons certains parfums, certains antiinflammatoires appliqués sur la peau et certains filtres solaires… censés nous protéger contre les rayonnements UV.

Noémie devra donc utiliser pour éliminer ce risque des crèmes solaires non parfumées et sans filtres chimiques efficaces contre les UVB et les UVA.

La phototoxicité

Il s’agit d’un mécanisme toxique et non immunologique. La réaction est immédiate et la lésion ressemble à un coup de soleil. Là aussi peuvent être responsables :

Certains médicaments ingérés ou appliqués sur la peau

Mais aussi certaines plantes présentes notamment dans l’herbe, par l’intermédiaire de substances allergisantes de la famille des furocoumadines. L’éruption appelée « dermite des près » survient typiquement après s’être allongé dans l’herbe en présence du soleil et en milieu humide (herbe ou peau mouillée) et sa topographie reproduit celle des brins d’herbe.

L’urticaire solaire

Il s’agit de plaques ou de boutons rouges et surélevés, qui grattent. Elles apparaissent dans un délai court après le début de l’exposition (dans les 30 mn)

LA MER

Paul, l’un des membres du groupe d’amis, présente-lui aussi des éruptions cutanées. Il présente une urticaire dès qu’il se baigne.

L’urticaire aquagénique est rare et elle se manifeste se manifeste par l’apparition de plaques d’urticaire au contact de l’eau, quelle que soit la température de l’eau.

Certaines urticaires peuvent ne survenir qu’au contact de l’eau froide et on évoquera plutôt une urticaire au froid.

ET AUTRES BAGATELLES

La détente et les vacances renforcent comme chacun le sait les liens d’amitié et une idylle se noue entre Charles et Amélie. Ils finissent par partager, avec les précautions d’usage, le même sac de couchage. Amélie ressent, après quelques jours, une sensation d’irritation vaginale juste après les rapports.

Amélie est probablement allergique au latex des préservatifs utilisés. Elle pourra consulter l’allergologue à son retour de vacances, pour confirmer l’allergie et pour recevoir des conseils afin de se prémunir du contact avec cette substance. En attendant, nos amis pourront continuer à jouir de leurs vacances en toute sécurité en achetant des préservatifs sans latex.

Si l’allergie au latex est très fréquente, il existe une allergie plus rare, qui se manifeste lors des rapports sexuels, ici non protégés, mais qu’il faut parfois évoquer : l’allergie au liquide séminal (eh oui…).

Pour le reste, je vous laisse, chères lectrices et chers lecteurs installer les serviettes (sans oublier les parasols !) de nos amis imaginaires là où vous le souhaitez : à la mer, au bord d’un lac, d’une rivière ou d’une piscine. Dans l’herbe ou sur le sable. Peut-être là où vous-même aimeriez poser les vôtres. En vous souhaitant moins de désagréments qu’à nos personnages !

Bonnes vacances !

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