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Point de vue du Président du collège interdisciplinaire SEIQA

Les capteurs citoyens : une mesure individuelle et collective de la qualité de l’air

publié le 09/10/2019 | par Fabien Squinazi

En complément des mesures réglementées par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), des citoyens volontaires sont équipés de capteurs individuels connectés pour estimer leur exposition en temps réel aux polluants, principalement les particules fines, dans les lieux de vie. Ces mesures sont faites à la maison, sur le chemin du bureau ou du collège, dans les commerces ou au jardin.

Le capteur, de petite taille, facilement portable, est connecté à une application téléchargeable sur son téléphone mobile. Depuis quelques années, des associations environnementales ont développé, grâce à ces capteurs et avec le concours des villes, une expertise citoyenne sur la qualité de l’air afin d’avoir une cartographie plus fine de la pollution de l’air et de contribuer à faire évoluer les comportements individuels, notamment de mobilité. Pour l’association Ecomissions, qui intervient pour le compte de de la Communauté de communes de l’Arc Mosellan, cette expérience est l’occasion de « constituer une vigie citoyenne », capable de collecter des informations et aussi d’être actrice du changement. Pour le projet Ambassad’Air de la ville de Rennes, une des premières villes à utiliser ces capteurs citoyens, les volontaires, après une formation, évaluent leur exposition personnelle, réfléchissent aux comportements que l’on peut adopter pour améliorer son air extérieur et intérieur, se sensibilisent et sensibilisent les autres en en parlant autour de soi et participent à des animations avec des experts et/ou d’autres volontaires. Le volontaire remplit une fiche d’informations sur la pratique de la mesure en fonction de ses lieux de vie ou de déplacement et sur les conclusions qu’il a tirées des valeurs mesurées. Une autre fiche renseigne sur la sensibilisation d’autres personnes à la qualité de l’air, sur les plans quantitatif (nombre de personnes contactées) et qualitatif (collègue, ami, famille, inconnu, autre). D’autres projets de capteurs citoyens se sont également développés dans des villes françaises et à l’international.

Ces capteurs individuels sont aussi portés par des personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques. Des projets ont vu le jour, notamment à Nice pour des patients asthmatiques. Le projet d’étude que souhaite mener le collège interdisciplinaire SEIQA, soutenu par les médecins allergologues de l’ARCAA, est de fournir à des patients allergiques un capteur mesurant les particules fines, de collecter des informations sur leurs symptômes et leur degré d’exposition ainsi que sur le changement de comportement par rapport aux moyens de protection. L’objectif de cette étude est de sensibiliser le patient allergique à la qualité de l’air qu’il respire à l’extérieur et à l’intérieur. Un projet de pré-étude pilote sur un petit nombre de patients, qui sera présenté à la 9èmeMatinale du 17 octobre prochain, devrait permettre de s’assurer de la bonne compréhension du fonctionnement du capteur et des résultats obtenus et des informations à renseigner sur la fiche de liaison avec son médecin.

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