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Particules PM2,5 : Les communes françaises qui respectent les recommandations OMS

publié le 13/06/2023 | par Fabien Squinazi

En 2021, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a abaissé la quasi-totalité de ses seuils de référence dans la nouvelle édition de ses lignes directrices. Depuis la précédente édition (2005) la quantité et la qualité des données factuelles montrant une incidence de la pollution de l’air sur la santé ont sensiblement augmenté. Les données accumulées attestent que la pollution atmosphérique a des effets néfastes sur la santé à des concentrations encore plus faibles que ce qui était admis jusqu’alors. Selon les estimations de l’OMS, environ sept millions de décès prématurés chaque année dans le monde sont attribuables aux effets conjoints de la pollution de l’air extérieur et intérieur. La pollution de l’air ambiant, ou extérieur, entraîne la perte de centaines de millions d’années de vie en bonne santé. Cette charge de morbidité pèse surtout sur les pays à revenu faible ou intermédiaire. La pollution atmosphérique fait augmenter, en particulier, la morbidité et la mortalité, liées aux maladies cardiovasculaires et respiratoires non transmissibles.

Un classement des 35 279 communes françaises, réalisé par Le Point, permet de comparer les concentrations de particules fines PM2,5 présentes dans l’air ambiant vis-à-vis du nouveau seuil de référence annuel de l’OMS de 5 µg/m3. Le Cantal est le mieux placé avec 6 communes classées parmi les 10 premières : 1ère Soulages (5,72 µg/m3), 2ème Rageade (5,75 µg/m3), 4ème Chazelles (5,89 µg/m3) 6ème Védrines-Saint-Loup (5,93 µg/m3), 7ème Lastic (5,94 µg/m3) et 8ème Celoux (5,94 µg/m3). En Haute-Corse, Riventosa (5,87 µg/m3) est troisième de ce classement et Santo-Pietro-di-Venaco (5,89 µg/m3) est cinquième. Les deux dernières de ce classement des 10 communes les moins polluées de France sont Chastel en Haute-Loire (5,95 µg/m3) et Raon-sur-Plaine dans les Vosges (5,96 µg/m3). Entre 2009 et 2021, la pollution de l’air de chacune de ces dix communes a, en moyenne, diminué de 60 à 64 %.

La ville de Paris, quant à elle, arrive à la 95e place du classement des communes les plus polluées de France. Certaines communes du Sud, comme Montpelier, Nîmes ou Perpignan, bénéficieraient d’une pollution de l’air moindre, grâce à leur météo favorable. Les vents violents (mistral ou tramontane) permettraient à la pollution de s’évacuer. Contrairement à Lille et Tourcoing, en bas du classement, qui, en plus d’avoir une importante activité industrielle, ne jouissent pas de conditions météo favorables pour permettre de chasser la pollution. Selon les résultats de cette étude, certaines stations de ski figurent en tout bas des 35 279 communes, comme Chamonix (31019ème position) et Saint-Gervais (34932ème position).

Les particules fines, les polluants gazeux, les pollens et les agents infectieux aéroportés ont tous la même cible, l’épithélium respiratoire, et agissent par l’intermédiaire d’une réponse inflammatoire. Nous savons aujourd’hui qu’il existe une synergie d’action négative entre tous ces agents exogènes : la pollution atmosphérique rend plus sévères les infections respiratoires virales, dont la Covid-19, par un stress oxydant et une surexpression pulmonaire des récepteurs au virus, mais aussi aggrave les pollinoses, en modulant la réaction allergique et en dégradant les grains de pollen pour libérer leurs granules. Par ailleurs, le pollen favorise les infections respiratoires, même chez les personnes non allergiques, en réduisant la réponse épithéliale.

La réduction de la plupart des sources de pollution de l’air extérieur nécessite une action concertée des responsables des politiques aux niveaux local, national et régional qui travaillent dans des us secteurs tels que l’énergie, les transports la gestion des déchets, l’urbanisme et l’agriculture : des transports plus propres, des logements, des centrales électriques et des industries plus efficaces sur le plan énergétique, et une meilleure gestion des déchets municipaux et agricoles. Dans certaines régions, l’accès à une énergie domestique propre réduirait en outre grandement la pollution de l’air ambiant.

Ce classement des communes les moins polluées nous révèle que les résultats reposent sur trois variables majeures : l’industrie, la densité de population et le trafic routier. Plus ces dernières sont faibles, moins l’air se retrouve pollué. Un grand bol d’air pur pour nos prochaines vacances dans le Cantal, en Corse, en Haute-Loire ou dans les Vosges ?

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