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Pollution de l’air : l’OMS remonte les exigences

publié le 08/05/2023 | par Corinne Lepage

Le sujet de la pollution de l’air revient dans l’actualité. Un récent rapport publié le 24 avril par l’agence européenne de l’environnement rappelle que même si la tendance est à l’amélioration la pollution de l’air provoquent pour chaque année en Europe le décès prématuré de 1200 enfants. La pollution de l’air est le principal risque environnemental pour les enfants et ampute leur espérance de vie selon cette agence. « Malgré des progrès au cours des années passées, le niveau de pollution de plusieurs polluants de l’air persiste à rester au-dessus des recommandations de l’organisation mondiale de la santé, notamment dans le centre et l’Est de l’Europe ainsi qu’en Italie ». Selon un rapport publié par l’agence européenne de l’environnement novembre 2022, au moins 238 000 personnes sont mortes en Europe de manière prématurée à cause de la pollution de l’air en 2020.

Ces rapports mettent en lumière le caractère délétère de la pollution de l’air tout au long de la vie des enfants et donc des adultes. L’asthme concerne désormais 9 % des enfants et adolescents en Europe ; à cette maladie s’ajoute l’insuffisance et les affections respiratoires de plus en plus fréquentes. La sensibilité des enfants à la pollution de l’air s’explique à la fois par leur activité physique souvent plus importante que celle des adultes mais également par le fait que leur taille les met à proximité immédiate des pots d’échappement des voitures. Il en va en particulier ainsi des poussettes qui est aujourd’hui sont généralement dirigées vers la rue et non pas vers la mère celui qui expose encore davantage les enfants.

Ce sont les particules fines qui sont les premières sources de la pollution ; il est indéniable que la situation s’est améliorée par rapport aux années 90 ;les décès prématurés du fait de la pollution de l’air étaient de l’ordre du million, 500 000 en 2005 la moitié aujourd’hui. Mais, cette amélioration de l’Europe qui reste encore insuffisante est à comparer à celle du reste du monde où plus de 7 millions de personnes meurent prématurément du fait de la pollution de l’air, soit un nombre de personnes proches des victimes du tabac ou de la malbouffe

Cette situation a donc conduit l’Organisation Mondiale de la Santé à remonter les exigences en matière de normes. En ce qui nous concerne, nous avançons péniblement sous la pression de l’Union Européenne et du Conseil d’État mais nous ne sommes toujours pas dans les clous pour les particules fines et le dioxyde d’azote, a fortiori pas dans le respect des normes d’OMS qui sont encore plus sévères que les normes européennes. Notre attachement au diesel n’ y est pas pour rien et Paris reste malheureusement une ville très polluée d’Europe malgré des efforts pour essayer de réduire la place de la voiture en ville.

Les liens entre la pollution de l’air et le dérèglement climatique font que les mesures drastiques que nous allons devoir prendre pour atteindre l’objectif plus qu’ambitieux de réduire de 55 % nos émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 auront très probablement des effets positifs sur la question de la pollution de l’air et c’est sans doute par le biais du climat que les mesures les plus effectives pourront être prises.

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