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Printemps 2023 , ces pollens qui nous font perdre la tête

publié le 11/04/2023 | par Delphine Prince

Vers un chevauchement de l’exposition pollinique sur tout le territoire ?

Après une arrivée précoce des pollens d’arbres, toujours présents, c’est au tour des graminées de polliniser avec un mois d’avance.

Les allergiques sont exposés déjà depuis le mois de mars au sud et depuis le début de ce mois d’avril au nord, à l’arrivée précoce des pollens de graminées, en sus de l’exposition aux pollens d’arbres, habituelle en ce début du printemps.

De quoi faire perdre la tête aux patients et à leur allergologue et compliquer la pierre angulaire de notre métier : L’enquête allergologique.

Car si les tests cutanés aidés de la biologie nous aident à déterminer les substances vis-à-vis desquelles le patient est sensibilisé (c’est-à-dire à l’encontre desquelles le système immunitaire a synthétisé de manière inappropriée des anticorps IgE), cette sensibilisation ne se traduit pas toujours par une allergie (c’est-à-dire par des signes cliniques au contact de l’agent sensibilisant). Pour ce qui concerne les pneumallergènes, nous recherchons habituellement, de manière systématique la sensibilisation pour un panel d’allergènes communs, les acariens, certaines phanères animales, certaines moisissures et les pollens représentatifs de la région.

Nous mettons alors en parallèle, par un interrogatoire minutieux, les résultats des tests avec la période et les circonstances durant lesquelles le patient présente les signes évocateurs de l’allergie.

L’objectif est bien entendu d’améliorer la qualité de vie du patient en lui proposant, un recours aux traitements symptomatique aux bons moments, quand le pollen déclencheur est présent, voire si besoin en lui proposant, pour les saisons suivantes, une désensibilisation aux pollens qui déclenchent son allergie et à eux seuls.

A cela, rien de plus facile quand les saisons se chevauchaient :  un  patient vivant dans la moitié nord  sensibilisé aux pollens de bouleaux et de graminées, symptomatique seulement à partir de la fin du mois d’avril ou début du mois de mai était considéré comme allergique uniquement aux pollens de graminées.

En 2023, difficile de dire si les signes du début de la fin du mois de mars ou du début du mois d’avril sont encore causés par les arbres ou sont déjà dus exclusivement à la pollinisation des graminées : Nos 2 incriminés, présents sur la scène de crime sont-ils complices ? Y a-t-il parmi eux un innocent et un coupable ?

La suite nous aidera et je vous invite, amis allergiques aux pollens à vous inscrire aux alertes du RNSA (https://www.pollens.fr/bulletin-alerte/bulletin-alerte) et à mettre en parallèle la présence de pollens auxquels vous êtes sensibilisés avec celle de vos symptômes.

Sur ce, en ce dimanche de Pâques ensoleillée où je m’en vais le long des pavés, admirer le passage des courageux cyclistes du Paris-Roubaix, rappelons que le sport en extérieur ne fait pas toujours bon ménage avec l’allergie au pollens.

Nous respirons au repos environ 5 à 8 litre d’air par minute. A l’effort, les poumons travaillent davantage pour améliorer l’apport en oxygène et l’élimination du dioxyde de carbone. Cette augmentation de la fréquence respiratoire et du volume inspiré entraine une augmentation parfois considérable du volume inspiré pouvant atteindre 80 à 150 selon l’intensité de l’exercice, voire beaucoup plus chez les sportifs de haut niveau comme nos coureurs cyclistes.

D’où un accroissement de l’exposition aux allergènes polliniques et aux polluants extérieurs.

Plus encore que pour le reste de la population, il est essentiel pour les sportifs allergiques de prendre connaissance des expositions polliniques et des pics de pollution.

Les mesures efficaces pour diminuer votre exposition aux pollens :

Porter un masque (et oui, encore lui…) et des lunettes de protection

Vous doucher dès votre retour de l’activité, cheveux compris.

Effectuer votre activité extérieure très tôt le matin (avant 7 heures) ou le soir, aux heures de moindre pollinisation.

Eviter les jours où le temps est beau et venteux.

Si malgré cela l’effort en extérieur entraine des symptômes gênants ou de l’asthme, pourquoi ne pas pratiquer votre entrainement au maximum en salle ?

Des solutions médicamenteuses existent pour prévenir et traiter les signes de l’allergie.

Si vous pratiquez le sport de compétition, restez vigilant quant à l’inscription de vos traitements sur la liste des produits dopants.

A titre d’information, voici, pour les béta2 agoniste (les bronchodilatateurs administrés dans l’asthme), une copie de la rubrique qui leur est consacrée dans le « Décret n° 2022-1583 du 16 décembre 2022 portant publication de l’amendement à l’annexe de la convention internationale contre le dopage dans le sport, adopté à Paris le 15 novembre 2022. » : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046753038

BETA-2 AGONISTESToutes les substances interdites de cette classe sont des substances spécifiées.Certaines de ces substances peuvent être trouvées, sans limitation, dans les médicaments utilisés par ex. pour le traitement de l’asthme et d’autres troubles respiratoires.Tous les bêta-2 agonistes sélectifs et non sélectifs, y compris tous leurs isomères optiques, sont interdits. Incluant sans s’y limiter :

  • arformotérol ;
  • fenotérol ;
  • formotérol ;
  • higénamine ;
  • indacatérol ;
  • lévosalbutamol ;
  • olodatérol ;
  • procatérol ;
  • reprotérol ;
  • salbutamol ;
  • salmétérol ;
  • terbutaline ;
  • trétoquinol (trimétoquinol) ;
  • tulobutérol ;
  • vilantérol.

Sauf :

  • le salbutamol inhalé : maximum 1600 microgrammes par 24 heures répartis en doses individuelles, sans excéder 600 microgrammes par 8 heures à partir de n’importe quelle prise ;
  • le formotérol inhalé : dose maximale délivrée de 54 microgrammes par 24 heures ;
  • le salmétérol inhalé : dose maximale 200 microgrammes par 24 heures ;
  • le vilantérol inhalé : dose maximale 25 microgrammes par 24 heures.

Note : La présence dans l’urine de salbutamol à une concentration supérieure à 1000 ng/mL ou de formotérol à une concentration supérieure à 40 ng/mL n’est pas cohérente avec une utilisation thérapeutique et sera considérée comme un résultat d’analyse anormal (RAA), à moins que le sportif ne prouve par une étude de pharmacocinétique contrôlée que ce résultat anormal est bien la conséquence d’une dose thérapeutique (par inhalation) jusqu’à la dose maximale indiquée ci-dessus.

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