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Qualité de l’air et santé de l’enfant en collectivité : le collège SEIQA fait le point !

publié le 12/09/2022 | par Fabien Squinazi

Une exposition à la pollution atmosphérique peut impacter le parcours d’un enfant tout au long de sa vie, en le jonchant de souffrances, de maladies et d’autres problèmes. Cela peut néanmoins être évité ! (Organisation Mondiale de la Santé, 2018). Les enfants ont le droit d’avoir les meilleurs soins de santé possible, de l’eau potable, de la nourriture saine et de vivre dans un environnement propre et sûr (Convention relative aux droits des enfants, Nations Unies, 20 novembre 1989).

La vulnérabilité de l’enfant aux polluants de l’air est due à une combinaison de facteurs physiologiques, environnementaux et comportementaux. Ses poumons, ses organes et son cerveau sont encore en pleine maturation et beaucoup plus sensibles aux réactions inflammatoires générées par le contact avec ces polluants. Un enfant a une fréquence de respiration plus rapide qu’un adulte, au moins multipliée par deux, ce qui crée une inhalation plus importante de polluants de l’air. Il passe du temps à l’extérieur, pour jouer et faire des activités physiques, dans un air potentiellement pollué, notamment en ville où la densité du trafic automobile est très importante. L’enfant passe entre 80 et 90 % de son temps dans des espaces clos où il est exposé à une pollution multiple de nature physique, chimique et biologique. Un enfant ne peut rien faire pour changer son environnement, il dépend entièrement des adultes pour le protéger contre les dangers d’un air pollué.

L’enfant a donc plus de risques de développer des pathologies, telles que des maladies pulmonaires chroniques dans sa vie d’adulte, des infections des voies respiratoires, des allergies, de l’asthme, des troubles du comportement, des cancers. 

Certains facteurs, comme la pauvreté, rendent l’enfant particulièrement fragile et renforcent sa vulnérabilité à la pollution atmosphérique. Les enfants pauvres sont susceptibles de cumuler d’autres expositions environnementales néfastes (précarité du logement, pollution de l’air intérieur, bruit). En outre, la plupart des études rapportent une tendance constante selon laquelle les zones défavorisées sur le plan socio-économique disposeraient de moins d’espaces verts, de parcs, d’aires de jeux et de loisirs ou d’autres ressources susceptibles de contrebalancer des conditions de vie moins favorables. Selon le rapport de l’UNICEF « De l’injustice sociale dans l’air » (octobre 2021), « les enfants pauvres sont ainsi victimes d’une double peine : ils sont plus vulnérables à la pollution de l’air en tant qu’enfant et cette vulnérabilité est exacerbée par leur statut socio-économique et celui de leurs parents ».

L’étude de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (2013 – 2017) sur un échantillon représentatif de 301 écoles maternelles et élémentaires, réparties dans 31 départements, a relevé que 40% des écoles avaient au moins une salle de classe très confinée. Dans les trois-quarts des écoles, il n’y avait pas de système spécifique de ventilation, qu’il soit mécanique ou naturel ; l’aération se faisant par ouverture des fenêtres. Ce confinement de l’air a un impact sur l’apprentissage des enfants et ne permet pas l’évacuation des différents polluants de l’air et des aérosols de particules infectieuses.

Ainsi, toute action de réduction de la pollution et d’amélioration de l’environnement, prise au cours de cette phase critique de l’enfance, peut procurer des bénéfices considérables pour la santé de l’enfant. Les collectivités d’enfants doivent prendre en considération les sources d’émission de polluants atmosphériques, à l’extérieur des bâtiments (distance des sources, déplacement sécurisé domicile-école) et les sources intérieures (travaux sur le bâtiment, activités scolaires et de nettoyage, aération/ventilation des locaux). 

L’objectif de la 12ème Matinale du Collège SEIQA est de faire le point sur les connaissances médicales, épidémiologiques et réglementaires au sujet de la santé de l’enfant en collectivité et sur les moyens techniques à mettre en œuvre pour assurer une meilleure qualité de l’air pour nos enfants.

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