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Vivre à proximité des arbres préviendrait les risques liés à la pollution

publié le 09/03/2021 | par Fabien Squinazi

Selon une étude américaine, vivre près des arbres est associé à un risque plus faible de développer une maladie cardiovasculaire. Une étude de l’université de Louisville, publiée dans l’American Journal of Physiology*, révèle que vivre à proximité des arbres aurait un impact positif sur le fonctionnement des vaisseaux sanguins et pourrait ainsi compenser les effets négatifs de la pollution atmosphérique. D’autres études avaient déjà montré une corrélation entre proximité des espaces verts et baisse de la tension artérielle et du risque de maladie cardiaque. Mais c’est la première fois que le lien entre santé vasculaire et pollution est exploré.

L’exposition à la pollution atmosphérique est connue pour avoir des effets néfastes sur les vaisseaux sanguins. « Cette étude montre que ceux qui vivent dans des quartiers plus verts peuvent être moins touchés » (Aruni Bhatnagar, professeur de médecine, directeur de l’UofL Christina Lee Brown Enviome Institute). Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont évalué la rigidité artérielle de 73 individus présentant un risque de maladie cardiovasculaire modéré à élevé, en prenant en compte l’indice de végétation et le niveau de particules PM 2,5 d’ozone dans leur environnement direct. L’étude a montré que lorsque les niveaux de PM 2,5 et d’ozone étaient élevés, les individus présentaient également des niveaux plus élevés de rigidité artérielle. Ceux habitant des zones plus boisées avaient en revanche une meilleure fonction des vaisseaux sanguins. Les arbres et autres végétaux ont ainsi la capacité de compenser le dysfonctionnement vasculaire causé par la pollution de l’air, ont expliqué les chercheurs.

« Ces résultats indiquent que vivre dans des espaces verts peut être propice à la santé vasculaire et que les effets (favorables) de la verdure peuvent être attribuables, en partie, à une exposition atténuée aux polluants atmosphériques tels que les particules et l’ozone « résume Daniel Riggs, biostatisticien de l’UofL. « Par conséquent, un moyen de prévenir les effets néfastes de la pollution atmosphérique sur la santé peut être de rendre les quartiers plus verts », ajoute le chercheur.

Nous connaissions les bienfaits de la végétalisation des villes (tout en diversifiant les essences pour diminuer les quantités de pollens), comme par exemple, la lutte contre la pollution atmosphérique, la réduction de l’accumulation de chaleur, l’amélioration de la biodiversité ou la santé mentale. Et maintenant, un impact bénéfique sur les maladies cardiovasculaires !

*Riggs D W, Yeager R, Conklin D J, Dejarnett N, Keith R J, DeFilippis P, Rai S N, and Bhatnagar A. Residential Proximity to Greenness Mitigates the Hemodynamic Effects of Ambient Air Pollution. American Journal of Physiology Published Online 8 janvier 2021 https://doi.org/10.1152/ajpheart.00689.2020

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